Le phare, le salve et la berceuse
Comme il est étrange le pas du temps et comme sont étranges tes pas qui résonnent dans mes oreilles telles la funeste mélodie...
Etranges, oui. Tes pas le furent lorsque tu es parti pour un silence insondable auquel je ne vis nulle raison.
Etranges? Je ne me connus m'arrêter sur un mot que rarement. Je ne me connus ignorer raison que brièvement mais l'étrange de tes pas me dépassa longtemps et construit une nouvelle colonne sur la terrasse de ma tristesse, ma cité d'Irame...
Je respire encore par ce fil rouge qui nous relie, qui m'est ce qu'est le placenta pour l'enfant. Tendu comme il est, l'espoir qu'il tienne diminue au fil des secondes mais l'espoir que je chérie tant, celui de ton retour vit encore, ne serait-ce que d'un présage vu sur la surface de mon plus grand enchantement...
J'inspire. Je remplis mes poumons de ton parfum que j'imagine. Dans mes poumons, se forment des nuages et tonne l'orage de mes entrailles que ton silence balafra, me repêchant du sommeil salvateur, me défendant le repos, me défendant l'oublie...
Je me suis ravalé, éclairer, encore une fois, les couloirs des temples de la solitude, peser ton silence, ta distance et leur poids égala celui de la douleur et j'abhorre cette douleur et j'entrepris de la chasser de ton esprit.
Et je me suis mis à t'écrire, allumer mon cœur, phare te guidant...
Et je me suis mis à te chercher, broyer mon amour, salve te soignant...
Et je me suis mis à te chanter, vibrer mon âme, berceuse t'enjôlant...
Je t'ai planté dans mes rêves graines qui ont germé. Je me suis mis à entretenir ta pousse, soigner tes feuilles, réchauffer le froid qui entoure ta tige et te parler, O que longuement, guettant la réponse et m'importe peu ce que tu puisses me dire ou dires de moi...